Montpellier : La directrice de la boutique Etam suspendue pour discrimination liée à un hijab
Le groupe Etam, spécialisé dans la vente de lingerie, vient de suspendre la directrice d’une de ses boutiques à Montpellier. La directrice est accusée de discrimination après avoir refusé le CV d’une étudiante qui postulait à un travail de vendeuse, tout simplement parce qu’elle était vêtue d’un hijab.
« Je suis désolée mais je n’accepte pas les voilées ».
Le groupe Etam, spécialisée dans la vente de lingerie, a annoncé la suspension, à titre conservatoire, de la directrice de l’une de ses boutiques située à Montpellier. La dame en question est accusée d’avoir discriminé une étudiante venue postuler à un emploi de vendeuse de la boutique. Elle a refusé le CV de la jeune fille tout simplement parce que celle-ci était habillée en hijab. « J’espère que c’est une blague, vous n’êtes pas sérieuse ? Vous êtes voilée et vous me demandez un travail alors que c’était la Journée de la femme il y a même pas deux jours ! », tels sont les propos tenus par la directrice selon la victime. La responsable de la boutique Etam de Montpellier va même ensuite ajouter ceci : « Déjà, vous ne vous présentez pas comme ça dans mon magasin pour demander une embauche. Vous devez enlever votre voile avant de rentrer. Je suis désolée mais je n’accepte pas les voilées ».
Difficile de vivre la laïcité en France
Choquée d’une telle discrimination à l’embauche, la jeune femme va se réfugier sur les réseaux sociaux pour faire part de sa mésaventure à sa communauté avec le hashtag #BoycottEtam. Elle raconte « comment c’est difficile de vivre en France avec le hijab » alors qu’on chante partout la laïcité. « Salam ou aleykoum à tout le monde. Je partage avec vous une situation que j’ai vécue pour vous montrer comment c’est difficile vivre en France avec le Hijab. Je vous prie de partager car j’ai besoin de trouver les filles qui ont été dans le magasin pour pouvoir porter plainte #BoyCottEtam » a-t-elle écrit sur Twitter.
« C’est effectivement contraire à nos valeurs. »
Ce message n’a pas laissé la marque indifférente. Le groupe Etam a aussitôt décidé de suspendre la directrice de cette boutique à Montpellier. Le directeur général du groupe a même pris la parole sur Twitter pour s’excuser auprès de la jeune victime : « Bonjour, Je suis Cédric, le directeur général d’Etam. Je viens de prendre connaissance de ce qui s’est passé dans notre magasin. Sachez que chez Etam, nous comprenons votre émotion et sommes désolés de ce qui s’est passé. C’est effectivement contraire à nos valeurs. ». L’entreprise s’est également engagée à sensibiliser ses employés afin de « respecter une totale neutralité dans leur expression comme dans leur apparence ». Aussi, la marque a exprimé son engagement « en faveur de la diversité et de l’inclusion », tout en s’opposant « fermement à toute forme de discrimination ».
Un écho à l’hijab running de Décathlon
Cette affaire fait écho à un autre scandale survenu en fin février dernier autour du même hijab. Décathlon avait dû renoncer à la commercialisation de son hijab running suite à une controverse sur son compte Twitter. Les internautes et plusieurs personnalités politiques ont affirmé que ce vêtement violait la liberté des femmes. Le community manager de la marque a expliqué que le hijab était une réponse au besoin de certaines clientes. Mais rien n’y fit, la polémique a continué son cours.