Immigration clandestine : La capitaine du Sea-Watch 3 arrêtée par la police italienne
Carola Rackete, la capitaine du navire néerlandais le Sea-Watch 3, a été arrêté dans la nuit du vendredi au samedi par la police italienne. La jeune allemande a tenté de forcer le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l’Intérieur. Elle risque jusqu’à 10 ans de prison selon les médias italiens et une amende de 50.000 euros conformément au décret pris par Matteo Salvini.
Carola Rackete à la fois conspuée et acclamée
Malgré le blocus imposé sur les eaux territoriales italiennes, le navire néerlandais le Sea-Watch 3 a accosté dans la nuit de vendredi à samedi dans le port de Lampedusa. Sa jeune capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent les 42 migrants bloqués à bord depuis 17 jours. Ils ont été conduits dans le centre d’accueil de l’île italienne, tandis que leur bienfaitrice de 31 ans a été emmenée, sans menottes, au poste de police. La jeune femme est accusée de résistance et violence envers un navire de guerre ainsi que pour aide à l’immigration clandestine. Sur le quai, certains habitants ont acclamé l’arrivée du navire et d’autres ont applaudi l’arrestation aux cris de «Les menottes!», «Honte!», «Va-t’en!». Mais l’Allemande estime que son combat est juste et elle est prête à aller jusqu’au bout. «Je suis prête à aller en prison pour cela et à me défendre devant les tribunaux s’il le faut parce que ce que nous faisons est juste», a-t-elle affirmé aux garde-côtes italiens. Carola Rackete risque jusqu’à 10 ans de prison selon les médias locaux et une amende de 50.000 euros conformément au décret pris par Matteo Salvini.
Matteo Salvini veut la tête de l’Allemande
Matteo Salvini a qualifié la défiance de Carola Rackete d’«acte de guerre» et réclamé la prison ferme pour elle. Samedi matin sur Twitter, le ministre de l’Intérieur s’est encore félicité de l’arrestation de la capitaine du navire et de la réquisition du bateau. Il a écrit : «Je suis avec les forces de l’ordre, je suis avec la loi, je suis avec l’Italie». Il a aussi dit, dans une vidéo, que «Ceux qui se foutent des règles doivent en répondre, je le dis aussi à cette emmerdeuse de capitaine du Sea-Watch qui fait de la politique sur la peau des immigrés, payée par on ne sait qui».
«Sauver des vies est une obligation humanitaire »
Le procureur d’Agrigente (Sicile), Luigi Patronaggio, a jugé que «Les raisons humanitaires ne peuvent pas justifier des actes inadmissibles de violence envers ceux qui portent l’uniforme en mer pour la sécurité de tous». Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, «Sauver des vies est une obligation humanitaire. Le sauvetage en mer ne doit pas être criminalisé». Il a demandé une «clarification rapide» des accusations contre Carola Rackete. Quant au ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, il a déclaré que la politique italienne de fermeture des ports était contraire au droit maritime.
La France a annoncé samedi être prête à accueillir 10 des 42 migrants qui ont débarqué.