Municipales 2020 : La stabilité, plutôt qu’un grand tremblement de terre ?
D’après une étude du Cevipof, 75% des Français se disent favorables à un maintien des équipes municipales sortantes en 2020. Il n’y aurait donc pas un tremblement de terre lors des prochaines élections locales, comme ce fut le cas en 2008 et 2014. Mais tout pourrait changer, dans les mois à venir, prévient l’unité mixe de recherche.
¾ des Français satisfaits de leurs maires
Au moins trois quart des Français jugent favorablement les équipes municipales sortantes, selon une enquête de l’Observatoire de la démocratie locale sur les « attentes des Français vis-à-vis de leurs maires. ». Cette étude menée par le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) en collaboration avec l’AMF (l’Association des maires de France) a été révélée par Le Parisien ce dimanche. Elle indique que les Français portent un jugement positif, voire excellent, sur le travail accompli par les équipes municipales depuis 2014. Toutefois, « Il faut bien sûr rester prudent car, d’ici aux élections de 2020, tout peut encore arriver sur le plan local, sur le plan national ou au sein des partis, prévient Martial Foucault, le directeur du Cevipof. Mais, au regard de notre étude, c’est plutôt la stabilité qu’un grand tremblement de terre qui se profile. ».
Il n’y aura donc pas de grand bouleversement comme lors des élections de 2008, qui avaient balayé de nombreux maires et conseils municipaux de droite, et celles de 2014, qui avait enclenché la débâche du Parti socialiste au profit de l’UMP, l’ancêtre des Républicains. Aujourd’hui encore, le PS continue de dégringoler, vertigineusement. Avant les dernières élections, les socialistes géraient 55 % des communes de 9 000 habitants. Ils n’en détiennent plus que 38 % : un score flatteur au regard du contexte actuel.
Un changement serait favorable aux Verts et au RN
Si les Français sont généralement satisfaits de leurs maires, ils seraient aussi tentés de changer certaines équipes dans les grandes villes pour faire neuf. « Un besoin d’alternance lié à l’usure de certaines équipes en place peut cependant s’imposer dans les villes de plus de 30 000 habitants et surtout dans quelques métropoles très symboliques comme Paris, Lille, Marseille, Bordeaux ou Rennes », relève Martial Foucault. Et ce changement pourrait être en faveur de partis en progression comme les Verts (grands vainqueurs des européennes) et le Rassemblement National (RN). En plus des 13 communes traditionnellement acquises à sa cause, telles Béziers ou Hénin-Beaumont, le RN creuse son nid dans les communes du Nord, de la Picardie, de l’Oise ou du Sud-Est.
Le sort des Marcheurs pendu à la popularité d’Emmanuel Macron
Quant à La République En Marche, inexistante il y a cinq ans, son score aux prochaines municipales sera lié à l’image d’Emmanuel Macron. « Tout dépendra de la cote de popularité d’Emmanuel Macron et de l’exécutif au moment des élections. En dessous de 30 %, le défi pour ce nouveau parti sera très compliqué à relever. En revanche, plus cette cote « nationale » sera forte plus le succès des marcheurs au plan local sera important », analyse le directeur du Cevipof.