Pétrole : le prix s’envole après la mort du général iranien Soleiman
Le prix du pétrole s’est envolé ce vendredi de plus de 4%, après l’annonce de la mort en Irak du puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid attribué aux Etats-Unis. L’Iran a menacé de se venger, faisant craindre une escalade des tensions au Moyen-Orient.
Considéré comme un adversaire redouté des Etats-Unis et de ses alliés, le puissant général iranien Qassem Soleimani a été tué à Bagdad dans un bombardement américain ce vendredi 3 janvier. Cette annonce a fait flamber les prix du pétrole, sur fond de craintes d’embrasement au Moyen-Orient. Les cours de l’or noir ont naturellement bondi de plus de 4%. Le baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, a pris 4,3% à 63,84 dollars, dans les échanges électroniques. Le Brent, référence européenne, pour mars, a gagné 4,4% à 69,16 dollars.
Logiquement, du côté des valeurs, les titres des sociétés pétrolières faisaient partie des rares gagnantes du jour. À Paris, Total prenait 0,67 % et TechnipFMC 1,53 %. Shell grimpait aussi, tant à Londres (+1,26 %) qu’à Amsterdam (+1,11 %). Le marché pétrolier avait jusqu’à présent peu réagi à la situation irakienne, des analystes estimant que l’offre de pétrole n’était pas encore menacée.
« une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang »
Ce bond des prix du pétrole intervient par ailleurs dans un contexte de réduction de la production des pays de l’Opep, décidée en décembre 2019. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis vendredi de « venger » la mort du puissant général iranien et décrété un deuil national de trois jours dans son pays. « Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années (…). Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s’arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
L’Iran pourrait s’attaquer aux installations pétrolières
Les investisseurs craignent maintenant que l’Iran ne réplique « en visant des installations pétrolières ou des infrastructures de transport dans la région », a expliqué auprès de l’AFP Thina Margrethe Saltvedt, analyste pour Nordea Markets. Plus que des craintes de perturbations en Iran, dont les exportations de pétrole sont déjà sous embargo américain, c’est la possibilité d’un conflit plus large qui concernerait « l’Irak, l’Arabie saoudite et d’autres pays » qui inquiète les marchés, a renchéri Cailin Birch, pour The Economist Intelligence Unit.
Pourtant les Etats Unis en ont cure. « Si vous en voulez plus, vous en aurez plus », a menacé l’influent sénateur républicain Lindsey Graham, proche de Donald Trump.