Etats Unis : le procès en destitution de Donald Trump commence mardi
En signant un « livre de serment », le jeudi 16 janvier, les sénateurs ont ouvert le troisième procès en destitution de l’histoire des Etats-Unis. Les débats commenceront véritablement le mardi 21 janvier pour durer surement deux semaines, tout au plus.
Le Sénat a ouvert solennellement, jeudi 16 janvier, le procès en destitution de Donald Trump, le troisième de l’histoire des Etats-Unis. Le procès a débuté quand sept élus démocrates de la Chambre des représentants se sont présentés au Sénat pour lire l’acte d’accusation adopté le 18 décembre par leur assemblée. « Donald John Trump, président des Etats-Unis, a été mis en accusation pour des crimes et délits graves », a énoncé Adam Schiff, qui dirige cette équipe chargée du rôle de procureur. Donald Trump aurait « agi d’une manière contraire à la confiance placée en un président et subversive pour la conduite du gouvernement », a-t-il ajouté sur un ton grave, empreint d’émotion.
« Le poids de l’histoire est sur nos épaules »
Par la suite, les sénateurs ont collectivement juré de rendre la justice « de manière impartiale en accord avec la Constitution et les lois », devant le plus haut magistrat des Etats-Unis, John Roberts Jr, qui a prononcé le même serment, la main sur la Bible. Puis, ils ont signé, par groupes de quatre, un « livre de serment » pour inscrire noir sur blanc leur engagement. L’audience a alors été ajournée jusqu’à mardi 13 heures (19 heures à Paris), quand les débats débuteront véritablement. « Le poids de l’histoire est sur nos épaules », a commenté le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, à la sortie de l’hémicycle.
Donald Trump, qui ne devrait pas comparaître en personne, doit faire face à deux chefs d’accusation : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. Selon l’acte d’accusation, il a demandé à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, son rival potentiel à la présidentielle de novembre, et exercé des pressions pour obtenir gain de cause, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre avec la Russie. Et quand ce chantage a été révélé, le président américain aurait entravé l’enquête du Congrès, en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents.
Donald Trump a répété jeudi n’avoir « rien fait de mal », se posant à nouveau en victime d’une « mascarade bidon » orchestrée par les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants. Il peut toujours compter sur son camp pour éviter une destitution. Les élus républicains, qui disposent de la majorité au Sénat, font jusqu’ici bloc autour de lui. Selon leur très critique chef, Mitch McConnell, « l’heure de la Chambre est finie, c’est au tour du Sénat » de décider.
L’équipe de défense de Trump
Un haut responsable de l’administration a estimé que le procès ne devrait pas durer plus de deux semaines. Pour remporter ce bras de fer, Donald Trump a renforcé son équipe de défense en recrutant le célèbre constitutionnaliste Alan Dershowitz et l’ex-procureur Kenneth Starr. Le premier a défendu de nombreuses célébrités. Il a en particulier défendu O.J. Simpson, ancienne gloire du football américain, et le financier Jeffrey Epstein, accusé d’avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures, et qui s’est suicidé en prison en août 2019. Quant au second, il s’est fait connaître en dirigeant l’enquête ayant servi de base à la procédure en destitution ouverte contre Bill Clinton.
Mais c’est Pat Cipollone, l’avocat de la Maison Blanche, qui sera en première ligne. Plutôt discret, ce fils d’immigrés italiens a peu de choses en commun avec le tempétueux magnat de l’immobilier. Cependant, Il s’est fait remarquer par sa plume incisive, en rédigeant notamment les courriers dénonçant la procédure de mise en accusation du président Donald Trump. Enfin, Jay Sekulow, avocat personnel de Donald Trump, sera également de la partie.