JO 2020 Tokyo : une annulation serait-elle catastrophique ?
Le report ou l’annulation des JO de Tokyo, cet été (24 juillet – 9 août), reste une hypothèse crédible. Bien que le président du CIO, Thomas Bach, affirme qu’il ne voit pas d’urgence dans l’immédiat. Si une telle décision était prise, elle risque d’aggraver la situation de la filière sportive en France, mise au chômage par la pandémie au coronavirus.
Les Jeux olympiques (JO) de Tokyo 2020 doivent débuter le 24 juillet pour prendre fin le 9 août. Ce vendredi 20 mars, les anciens champions olympiques Saori Yoshida et Tadahiro Nomura ont allumé le chaudron olympique sur le tarmac de l’aéroport d’Higashimatsushima. Cet acte donne le coup d’envoi officiel des jeux, qui pourraient être reportés ou annulés à cause de la pandémie du coronavirus.
« Si on décale d’un an les JO, on décale d’un an les financements de nouveaux programmes »
Même si le président du CIO, Thomas Bach, affirme qu’il ne voit pas d’urgence dans l’immédiat quant à une éventuelle annulation des Jeux Olympiques 2020 à Tokyo, cela reste une hypothèse crédible. Selon l’économiste du sport Christophe Lepetit, interviewé ce vendredi par Ouest France, le report possible des Jeux olympiques de Tokyo risque d’aggraver la situation de la filière sportive en France, mise au chômage par la pandémie au coronavirus. Car « le Comité international olympique (CIO) reverse une large partie de ses bénéfices par le biais de différents programmes de solidarité. Or si on décale d’un an, on décale peut-être d’un an les financements de nouveaux programmes. La solidarité peut être menacée. Et ce sera encore pire s’il y a des annulations d’autres événements sportifs », explique Christophe Lepetit.
80 % des entreprises seront impactées par le Covid-19
Le report ou l’annulation des JO impacteraient directement ou indirectement 150 000 emplois dans la filière sport en France, qui compte 16 millions de sportifs licenciés et 35 millions de pratiquants. Plus largement, le Covid-19 devrait faire perdre aux adhérents entre 10 et 30 % de leurs revenus pour 2020. « L’Union Sport et Cycle (représentant les producteurs) prévoit que 80 % des entreprises seront impactées avec des baisses chiffrées de 14 à 20 %. C’est lié à l’arrêt brutal de la consommation et des salles de sports », relève l’expert.
Comment aider le sport en France ?
Pour soutenir le sport en France, Christophe Lepetit propose que les acteurs bénéficient « de mesures particulières de relance : baisse du taux de TVA sur certains services sportifs, faciliter la pratique sportive sous toutes ces formes, notamment en entreprises… Il faudra s’appuyer sur des acteurs de la filière (éducateurs…) pour récréer de l’activité sportive. Un ensemble de mesures facilitatrices et vertueuses doivent amener une dynamique positive ». L’économiste du sport souhaite en outre un déplafonnement de la taxe Buffet ou celle sur les paris sportifs et l’augmentation du budget de l’Agence nationale du sport (qui devrait passer de 400 à 500 ou 600 millions d’euros).