Coronavirus : Emmanuel Macron justifie le maintien du premier tour des élections municipales

Dans un entretien accordé au Point, mercredi 15 avril 2020, Emmanuel Macron affirme « assumer totalement » le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars, deux jours avant le confinement. Le chef de l’État suppose que les Français « ont sans doute été davantage contaminés ces jours-là dans les bars ou les sorties en plein air que dans les bureaux de vote ».

Face aux critiques d’une partie de l’opposition sur le maintien du premier tour des élections municipales, Emmanuel Macron a justifié son choix mercredi au cours d’un entretien accordé au Point. Le chef de l’Etat dit avoir hésité à reporter les élections avant de décider, le 12 mars, de les maintenir, avis du Conseil scientifique à l’appui. « Si le Conseil scientifique m’avait dit que les maintenir mettrait la santé des Français en danger, je ne les aurais pas maintenues », s’est-il défendu. « J’assume totalement la décision », a-t-il insisté.

« Les gens ont sans doute été davantage contaminés dans les bars ou les sorties en plein air »

Emmanuel Macron se prévaut également d’un consensus sur le sujet : « Le Premier ministre a consulté toutes les forces politiques et personne n’a pensé qu’il fallait les reporter. Il en est de même lorsque je consulte Richard Ferrand et Gérard Larcher », les présidents des deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. « Je ne voulais pas que le pays pense qu’il y avait une manipulation, que les gens puissent se dire que j’avais trouvé là un prétexte pour ne pas les organiser », a confié le président de la République. D’ailleurs, estime Emmanuel Macron, « Les gens ont sans doute été davantage contaminés ces jours-là dans les bars ou les sorties en plein air que dans les bureaux de vote ».

Initialement prévu le 22 mars, le deuxième tour des élections municipales avait été reporté en raison de la propagation grandissante du Covid-19 sur le territoire national. Le gouvernement doit décider sur la base d’un rapport attendu le 23 mai s’il aura lieu le 21 juin ou sera encore reporté, à l’automne ou en 2021.

Prioriser les personnels soignants dans la distribution des masques

Emmanuel Macron se défend par ailleurs sur la question des masques, dont l’Etat a commandé début avril plus d’un milliard d’exemplaires mais dont de nombreux personnels soignants déplorent le manque. « Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées », explique-t-il. Il a aussi affirmé qu’il refuse aujourd’hui de recommander le port du masque pour tous et que jamais le gouvernement ne l’a fait. « Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c’est normal et c’est bien l’objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente » a encore justifié le chef de l’Etat.