Alimentation : les Français ont dépensé 243 milliards d’euros, qui en profite ?
En 2019, les Français ont dépensé 243 milliards d’euros dans l’alimentation, selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Cette importante somme se répartit inégalement entre les acteurs de la filière, à savoir les agriculteurs, les industriels et la grande distribution.
D’après le rapport 2020 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, les Français ont dépensé 243 milliards d’euros pour leur consommation alimentaire en 2019. Sur 100 euros payés par eux pour se nourrir (y compris dans les restaurants), 63 euros finissent dans les poches de la filière française, et ses 2,6 millions d’emplois équivalents temps plein. Le reste de cette somme se répartit entre les taxes (11 euros environ) et le règlement des produits importés (26 euros).
Sur les 63 euros de valeur ajoutée induite en France par 100 euros de consommation alimentaire, l’agriculture représente 6 euros (soit environ 10 % de la valeur ajoutée induite totale). Le reste bénéficie à l’industrie agro-alimentaire (14,20 euros), à la restauration (13,4 euros), aux commerces de détail, dont les supermarchés (15,30 euros) et aux transporteurs (14,4 euros).
Des prix de consommation à la hausse
Autre indicateur publié par l’Observatoire, l’évolution des prix alimentaires payés par les consommateurs. Ils ont progressé de 2,5% en moyenne en 2019, soit plus que l’année précédente, mais aussi davantage que l’ensemble des prix à la consommation (+1,1%). La hausse de l’indice des prix à la consommation est le fait de la viande de porc fraiche (+ 2,9 %), du jambon (+ 3,3 %), de la viande bovine (+ 1,4 %), des volailles (+ 2,3 %), des produits laitiers (+ 2,9 %), de la baguette de pain (+ 1,6 %), des pâtes (+ 1,8 %), des légumes (+ 6,1 %) et des poissons (+ 2,9 %). L’indice des prix à la consommation reste stable pour les fruits.
Une augmentation parallèle des coûts de production
Les producteurs agricoles, eux, n’en ont guère profité. Certes, les prix payés pour leur production ont progressé de 1,8% en moyenne, avec même un pic à +21,9% pour la viande de porc. Mais dans le même temps, les coûts de production ont également augmenté de 1,6%, annulant l’essentiel de cette hausse.