Washington en alerte avant l’investiture de Joe Biden
La capitale fédérale américaine s’est barricadée depuis plusieurs jours par crainte de nouvelles violences, alors que le président élu doit prêter serment mercredi 20 janvier au Congrès.
Hôtels fermés, magasins retranchés derrière des barricades, circulation sur les ponts interdite, accès aux sites touristiques proscrits… Washington a des allures d’une ville en état de siège à quelques jours de l’investiture de Joe Biden. On se croirait presque dans une zone de guerre, tant l’atmosphère est pesante. Les rues longeant la Maison Blanche sont encore plus désertes que d’habitude. Le traumatisme vécu le 6 janvier dernier lorsque des centaines de manifestants pro-Trump surexcités avaient pris d’assaut le cœur battant de la politique américaine est encore dans les esprits. Des scènes d’horreur – plusieurs morts – qui avaient ému au-delà des États-Unis et interrogé sur la fiabilité du dispositif de sécurité autour du Congrès. Par conséquent, les autorités fédérales ne lésinent pas sur les moyens pour parer à toute menace potentielle lors de la cérémonie de prestation de serment du nouveau président, le 20 janvier dans les locaux du bâtiment qui porte encore les stigmates de l’assaut meurtrier du 6 janvier. Au moins vingt-deux mille éléments de la garde nationale, venus de diverses contrées du pays, devraient être mobilisés pour l’occasion. Un dispositif qui sera renforcé par un fort détachement policier.
Des raisons de s’inquiéter
Ce déploiement sécuritaire exceptionnel est motivé par des craintes provenant des plus hautes autorités. À en croire le FBI notamment, de sérieuses menaces planent sur le déroulement de la cérémonie d’investiture déjà limitée au strict minimum protocolaire en raison du contexte sanitaire préoccupant. Donald Trump est toujours très apprécié par l’immense majorité de ses partisans qui lui voue un culte quasi divin. Sa posture enflammée sur une présidentielle supposément volée par les démocrates et le président élu pourrait inciter à nouveau certains radicaux à la violence. Des renseignements révélés la semaine écoulée suggèrent le renforcement de la sécurité autour des bâtiments administratifs et d’autres symboles de l’État sur l’ensemble du territoire. Des États tels que le Maryland, le Michigan ou le Wisconsin ont d’ores et déjà sollicité la garde nationale à cet effet. Le Texas qui abrite une importante frange de militants d’extrême droite s’est tout bonnement résigné à garder fermé son Capitole mercredi prochain. Par ailleurs, un homme armé et muni d’une fausse accréditation pour la cérémonie d’investiture a été appréhendé vendredi dernier à Washington.