AstraZeneca : l’UE s’impatiente pour ses vaccins
Le laboratoire basé au Royaume-Uni se dit incapable d’honorer à temps, la commande de 400 millions de son vaccin anti-Covid à l’Union européenne (UE). Pas question, rétorque la Commission européenne qui rappelle AstraZeneca au respect de ses exigences.
L’UE s’impatiente pour ses doses de vaccins contre le coronavirus et le fait savoir aussi bruyamment que possible. Ursula von der Leyen, patronne de l’exécutif européen, a fait savoir lundi 25 janvier à AstraZeneca, lors d’un échange téléphonique, qu’elle n’entendait pas tolérer de retard à propos des vaccins commandés. Le groupe pharmaceutique suédo-britannique avait en effet annoncé le 22 janvier dernier que ses livraisons de vaccins à destination à destination de l’Europe seront moins importantes que prévu. Pour se justifier, AstraZeneca évoque une baisse de rendement sur un de ses sites de fabrication. Cette nouvelle avait profondément déçu nombre de pays membres de l’UE, manifestement las d’attendre leur commande respective. L’Italie avait estimé que la santé de ses concitoyens n’était pas négociable, tandis que Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé avait laissé éclater son désarroi sur Twitter, instant sur un calendrier de livraison précis.
Cette annonce de retard de livraison du laboratoire AstraZeneca était d’autant plus difficile à vivre pour les 27 qu’elle intervenait quelques jours seulement après une nouvelle du même genre de la part de Pfizer-BioNtech, l’autre géant pharmaceutique. Rome avait brandi des menaces de sanctions contre le groupe.
L’UE sous pression
Cet enchaînement de mauvaises nouvelles dans la course effrénée aux vaccins a de quoi angoisser les pays européens. Accusés pour une large majorité de mauvaise gestion de la pandémie par leur opinion publique respective, certains devront se passer de plus de 50 pour cent de leur commande initiale. D’où la soufflante poussée à AstraZeneca ce lundi par Bruxelles, responsable de la commande des doses au nom des pays membres. L’Allemande a notamment indiqué au patron du groupe pharmaceutique que les retards annoncés n’étaient guère tolérables, appelant au respect strict du cahier des charges tel que fixé par l’accord de précommande. « Des problèmes de production peuvent apparaître, mais nous attendons de l’entreprise qu’elle trouve des solutions », a-t-elle signifié, selon des propos rapportés par son porte-parole. La présidente de la commission européenne a en outre rappelé les investissements consentis dans le cadre de la production des vaccins par l’UE précisément pour éviter les couacs dans la livraison.
Les vaccins anti-covid d’AstraZeneca/Oxford, déjà déployés au Royaume-Uni, présentent l’avantage d’être moins chers à fabriquer et plus faciles à conserver que ceux de Pfizer-BioNtech.