Le casse-tête des Jeux olympiques de Tokyo
Le Comité international olympique (CIO) est déterminé à organiser l’événement en grande partie pour des raisons économiques. Au grand dam d’une population locale pour laquelle les JO apparaissent de plus en plus anecdotiques face à la crise du Coronavirus.
Pour le CIO, les JO de Tokyo auront lieu. L’organisation présidée par Thomas Bach ne veut pas renoncer à la tenue du plus grand événement sportif du monde. D’autant qu’il avait déjà été reporté au printemps 2020 en raison de la pandémie du Coronavirus. Mais la crise est toujours en cours un an après. Le Japon asphyxié par le variant britannique du Covid-19 est aujourd’hui en proie à une nouvelle vague de contamination beaucoup plus importante que les précédentes. Une moyenne de 5 000 nouveaux cas est ainsi enregistrée chaque jour et la situation va en empirant. La capitale Tokyo, ville hôte des JO, a dû se résoudre à un nouvel état d’urgence qui court jusqu’à fin mai.
Non aux JO
Ce tableau apocalyptique amplifié par la gestion approximative de l’épidémie au sommet de l’État a fini par convaincre l’opinion nationale de la nécessité de renoncer aux JO. À deux mois de l’événement prévu en juillet prochain, des voix s’élèvent de plus en plus contre sa tenue. Un récent sondage indiquait ainsi que 53% des Japonais souhaitent tout bonnement son annulation. Beaucoup dénoncent en effet la méthode Coué des organisateurs, dont le CIO, qui multiplient les messages rassurants quant à l’organisation de ces JO alors que la situation sanitaire sur place n’incite en rien à l’optimisme. Surtout, les populations ne comprennent pas que d’importants moyens financiers et logistiques soient apprêtés pour des milliers d’athlètes appelés à débarquer sur l’archipel au moment où Tokyo et d’autres régions du pays manquent de tout ou presque pour juguler l’épidémie.
Enjeux financiers
Mais l’opposition de plus en plus forte au Japon ne semble pas réfréner les ardeurs du CIO dans sa marche forcée pour la tenue de l’événement. Et pour cause, une annulation pourrait avoir d’importantes conséquences économiques pour toutes les parties impliquées. À commencer par les différentes fédérations et autres comités nationaux olympiques qui se verraient ainsi privés d’une importante manne financière. Les droits de diffusion déjà acquis pourraient être également impactés. Par ailleurs, d’éventuelles sanctions pourraient être envisagées contre le Japon, même si la pandémie en cours reste tout de même un cas de force majeure. Pas de quoi décourager la fronde anti-JO en cours dans le pays. Le bras de fer avec le CIO est engagé.