En Serbie, Djokovic demeure un héros
Le numéro 1 mondial du tennis expulsé d’Australie pour ses opinions contre le vaccin anti-Coronavirus garde une réputation flatteuse auprès de ses compatriotes qui le couvrent de toutes les qualités.
Novak Djokovic a perdu cette année l’Open d’Australie, son tournoi de Gand Chelem (GC) favori. Il a sans doute vu aussi sa renommée prendre davantage de coups auprès des fans du tennis. Lui qui a été souvent dépeint comme le mouton noir des trois plus grands champions de ce sport, avec ses concurrents Roger Federer et Rafael Nadal.
Mais le Djoker n’a certainement pas perdu l’amour de la Serbie. Le joueur déporté de l’Australie dimanche 16 janvier, sous l’impulsion des autorités de l’archipel après dix jours de bataille judiciaire, peut en effet s’enorgueillir d’être toujours porté en triomphe par les siens. À commencer par le président Aleksandar Vucic qui a, au fil de cette saga, multiplié les diatribes contre l’État australien, accusé de maltraiter le numéro 1 mondial du tennis.
Attachement inconditionnel
Le dirigeant serbe n’avait d’ailleurs pas hésité à menacer en des termes à peine voilés les autorités de Melbourne, capitale de l’État de Victoria, responsables d’avoir maintenu Djokovic dans un hôtel de détention pour migrants illégaux durant la majeure partie de son séjour sur place.
Ce sentiment d’une humiliation délibérée par l’Australie de l’un des meilleurs ambassadeurs que la Serbie ait jamais connu, reste vivace chez le chef de l’État quinquagénaire. Peu importe si Nole – surnom donné à Djokovic par ses compatriotes – a failli au respect du protocole sanitaire après sa contamination au Covid le 16 décembre. Ou encore qu’il ait menti lors du remplissage de ses documents de voyage à la frontière australienne. Cette expulsion procède selon Aleksandar Vučić d’un seul et unique dessein : celui de jeter l’opprobre sur le fils du pays.
Forte résilience
Ce sentiment largement partagé par l’opinion publique serbe transcende l’attachement qu’une nation peut éprouver pour un de ses plus brillants ressortissants. Il tient également de la trajectoire de Novak Djokovic, parti de rien pour devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de sa discipline. Le natif de Belgrade n’avait en effet que 12 ans, quand les bombes de l’OTAN tombaient sur les Balkans dont est issu son pays en 1999. Cet épisode de même que la rencontre de Jelena Gencic, une monitrice de tennis très réputée à l’époque, ont contribué à façonner en Serbie l’image d’un Novak résilient.
La carrière du joueur de 34 ans témoigne d’ailleurs à suffisance de cette capacité. Lui qui en dix ans, a mis fin à la domination du duo Federer et Nadal.