De Beers en prospection sur les terres angolaises
Le diamantaire sud-africain retourne en Angola pour y mener des activités exploratoires. Il espère que le climat est on ne peut plus favorable que par le passé.
C’est la fin d’une certaine anomalie. Le diamantaire De Beers solidement implanté en Afrique australe va étendre très prochainement la voilure vers un autre pays africain dans la région. Et pas n’importe lequel. Puisqu’il s’agit de l’Angola, sixième producteur mondial de diamants dont les mines ont généré 8 millions de carats en 2020. Un chiffre certes en deçà des prévisions et des 9,4 millions de carats produits un an plus tôt. Mais qui témoigne du potentiel de cet État riche de Catoca décrit comme la quatrième plus grande mine de diamants au monde.
La décision de De Beers communiquée le mardi 7 dernier 2021, est consécutive à une demande d’exploration du groupe formellement adressée aux autorités angolaises. Les deux parties vont désormais convenir d’un accord fondé sur des termes juridiquement contraignants dans le cadre de leur prochaine collaboration, selon l’entreprise sud-africaine du diamant.
Contexte favorable
La filiale d’Anglo American ne vient pas en Angola en terres inconnues. Il y a fait de l’exploration entre 2005 et 2012 sans succès. Ses activités sur place ont par ailleurs été paralysées par une rébellion locale que l’État semble avoir depuis, endiguée. De fait, le contexte est redevenu plus favorable aux investissements économiques étrangers, comme en a témoigné Bruce Cleaver, patron de Beers, dans son annonce.
Le secteur du diamant en l’occurrence, a pu bénéficier depuis l’accession au pouvoir de l’actuel chef de l’État, João Lourenço en 2018, de plusieurs réformes destinées à le stimuler. Il s’agit entre autres, de la création d’une agence indépendante de gestion des licences d’exploitation et de la possibilité pour les compagnies étrangères d’exporter désormais jusqu’à 60% de leur production.
Grandes ambitions
Ce contexte favorable aux investissements fait nourrir de grandes ambitions au pays. Il prévoit ainsi de produire 5,7 millions de carats en 2023 rien que dans sa région est. Soit plus de la moitié de la production annuelle totale de 2020, grâce à la société publique Endiama.
Cette dernière pourra compter sur De Beers dont l’expertise dans les diamants remonte à 1888. La demande d’exploration de l’entreprise concerne surtout le nord-est de l’Angola. Mais elle ne rechignerait certainement pas à s’aligner sur des projets à fort potentiel comme celui de la mine de Luaxe par exemple.