France : Le Pen-Zemmour, le duel des perdants
Marine Le Pen impute la responsabilité de sa dernière défaite à la présidentielle à Éric Zemmour. Ce dernier la juge incapable de mener l’extrême droite à l’Élysée.
Marine Le Pen n’a décidément toujours pas digéré sa défaite à la dernière présidentielle. Et comme responsable de cette énième contre-performance dans sa marche vers le palais de l’Élysée, la patronne du Rassemblement national (RN) a semble-t-il trouvé un nom : Éric Zemmour. L’ancien journaliste du Figaro aurait en effet travaillé à faire échouer la députée du Pas-de-Calais, à en croire l’intéressée plus que jamais en rogne.
Elle l’a notamment fait savoir, jeudi 26 mai, lors d’un déplacement dans la commune de Blangy-sur-Bresle en Normandie. « Si nous ne sommes pas arrivés en tête à la présidentielle, c’est parce que Zemmour s’est présenté« , a affirmé la finaliste du scrutin créditée de 41,45% contre 58,55% pour le victorieux Emmanuel Macron au second tour, selon les résultats définitifs.
Amère défaite
Ce chiffre marque une significative avancée pour Marine Le Pen par rapport au précédent scrutin présidentiel. La présidente du RN n’avait en effet pu récolter que 33,9% en 2017 face au même Emmanuel Macron. La rançon d’une stratégie de longue date destinée à rendre l’égérie de l’extrême droite davantage fréquentable aux yeux de l’opinion. Notamment à travers son inclinaison sur certains thèmes, dont l’immigration et la sécurité entre autres.
Il demeure pourtant un goût amer chez Marine Le Pen au lendemain de cette présidentielle. Cela représente en effet son troisième échec en date dans la quête élyséenne. Une situation de défaite continue tout de suite relevée par Éric Zemmour, l’autre figure de la droite radicale après les résultats, le 24 avril dernier. « Les défenseurs des idées nationales sont-ils condamnés à perdre ? », s’était ironiquement demandé celui qui n’a pourtant recueilli que 7% des suffrages. L’issue décevante d’un candidat qui aura fait figure d’épouvantail durant tout le processus électoral.
Législatives en péril ?
Dans ce contexte de guerre ouverte, une union est difficilement envisageable entre Zemmour et Le Pen dans le cadre des prochaines législatives. Cette dernière l’a une nouvelle fois de plus martelé à Blangy-sur-Bresle, appelant Reconquête! a « accepté maintenant son autonomie ».
C’est un coup de froid donné à l’ex-chroniqueur vedette de Cnews qui avait exprimé sitôt la présidentielle terminée le vœu d’un rassemblement des principaux partis d’extrême droite. Son avenir politique immédiat se joue aussi à travers ces scrutins. Mais sa rivale de la droite radicale ne compte manifestement pas lui faire de cadeau.