France : Jordan Bardella, nouveau visage du Rassemblement national
Le député européen prend la succession de Marine Le Pen à la tête du parti d’extrême droite avec l’ambition déclarée de servir cette dernière. Il reste à voir ce qu’il en sera réellement à l’épreuve du pouvoir.
Jordan Bardella siège sans surprise depuis ce week-end à la présidence du Rassemblement national (RN). Le responsable de 27 ans s’est officiellement débarrassé du manteau d’intérim, grâce à une victoire écrasante sur Louis Aliot samedi 5 novembre au Congrès du parti à Tour. Il a en effet remporté 85 voix, soit bien plus que le score de Marine Le Pen il y a 11 ans.
Un plébiscite d’autant plus remarquable que son adversaire compte parmi les « lepénistes » des premières heures. Avec son triomphe, Jordan Bardella devient le premier président de l’histoire de RN à ne pas s’appeler Le Pen. Mais pas question d’effacer ce nom des annales du parti pour autant.
Vœux de continuité
Le nouveau dirigeant du parti à la flamme a ainsi indiqué dès ses premières prises de parole, vouloir s’inscrire dans la continuité de Marine Le Pen. La députée du Pas-de-Calais détenant toujours une influence incontestable au sein de l’ex-Front national. La finaliste de la dernière présidentielle a d’ailleurs d’ores et déjà fait savoir qu’elle n’était pas en vacances. « Je reste pleinement mobilisée », a déclaré la parlementaire à l’occasion de la passation de charge à son successeur.
Bardella devrait donc travailler à enfin faire réélire Marine Le Pen qui pour le coup, reste la vraie patronne du RN. Même si le président élu peut paraître « extrême » sur certains points. « Ma mission va être de poursuivre l’œuvre entamée par Marine Le Pen », a-t-il répondu à la question de savoir « en quoi sera-t-il un président différent », au journal de TF1, samedi après son élection.
Éventuel choc des ambitions
«Le temps nous indiquera si Jordan Bardella a une ligne et une stratégie qui lui sont propres», a également opportunément déclaré la nièce de Marine, Marion Maréchal sur Cnews ce lundi 7 novembre. Mais ce changement dans la continuité attendue risque d’être soumis à rude épreuve par les ambitions de chacun.
Car il a beau être un fidèle de Marine Le Pen, le jeune président du RN n’en reste pas moins ambitieux. Il se rêve donc logiquement en tête de pont du parti à un moment ou à un autre. Alors que la « vraie » cheffe n’a pas encore dit son dernier mot.