France : Les Républicains s’engagent à droite
Le parti de Charles De Gaule en pleine restructuration voit deux figures conservatrices au seuil de sa présidence. Exit le courant centriste ?
Le premier tour du scrutin pour la présidence des Républicains (LR) organisé dimanche 4 décembre, a vu émerger deux finalistes pas aux idéologies pas si éloignées les uns des autres en la personne d’Eric Ciotti et Bruno Retailleau.
Le premier, député des Alpes-Maritimes a recueilli autour de 42,7% des suffrages exprimés ; contre 34,5% pour son poursuivant et principal challenger du second tour par conséquent. Soit moins de 6 000 voix de différence, ainsi que l’a fait remarquer Bruno Retailleau à l’annonce des résultats.
En attendant le duel final prévu les 10 et 11 décembre prochain, ceux-ci se révèlent donc plutôt serrés et pas seulement au regard des considérations arithmétiques. Et pour cause, les deux finalistes sont porteurs d’une idéologie somme toute pareille, notamment au plan sécuritaire et migratoire.
Droite dure
Eric Ciotti plaide ainsi pour la fin de ce qu’il qualifie « d’invasion migratoire ». « On doit être implacable. Autrement, ça va continuer. C’est sans fin« , a-t-il déclaré ce mardi sur Cnews, appelant à une politique de fermeté vis-à-vis des sans-papiers, à l’heure où le gouvernement entend lâcher quelque peu du lest sur cet éternel sujet, à travers son nouveau projet de loi immigration en débat à l’Assemblée nationale à compter de ce jour.
Le plan de régularisation porté par ce texte notamment via la création du titre de séjour réservé aux « métiers en tension » – c’est-à-dire les secteurs d’activité en mal de main-d’œuvre – suscite également les critiques de Bruno Retailleau, car susceptible selon lui d’ouvrir la voie à une « régularisation massive » de migrants illégaux.
Risque de dislocation
Les deux candidats qui s’alignent peu ou proue sur d’autres sujets comme l’islam ou celui de l’identité, rechignent par ailleurs à s’allier avec le camp présidentiel réduit à des attaches ponctuelles depuis la perte de sa majorité absolue aux dernières législatives. Au risque d’une dislocation des Républicains ?
De nombreuses voix appellent en effet de plus en plus ouvertement le parti à une alliance avec Emmanuel Macron pour « l’intérêt du pays ». Le prochain patron LR ira-t-il jusqu’au bout dans sa politique, quitte à s’aliéner les centristes et autres modérés ?
C’est toute la question pour un parti en perte de vitesse depuis le départ de Nicolas Sarkozy de la présidence de la République.