Économie mondiale : l’horizon plus épais que prévu en 2023
L’économie mondiale devrait davantage décrocher en 2023. Le FMI dit s’attendre désormais à une croissance de 2,8% cette année, contre 2,9% prévue en janvier dernier. Ce scénario plus pessimiste s’explique notamment par les performances moindres des grandes puissances et par une inflation tenace.
Un an après l’éclatement du conflit en Ukraine, l’économie mondiale ne semble toujours pas sortie de la zone rouge. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses dernières prévisions de croissance de janvier. L’institution prévoit désormais une croissance de +2,8% en 2023, contre +2,9% précédemment. Il s’agit d’un net ralentissement par rapport à l’année dernière (+3,4%). Pour 2024, la croissance est attendue à +3,0%.
La France réussit à se maintenir dans le vert
Dans le détail, le FMI table sur une croissance de +0,8% cette année dans la zone euro, contre +0,7% auparavant, et +1,4% en 2024. L’Allemagne, première économie de la zone, verra son économie se contracter de -0,1%, avant un rebond de +1,1%. Second économie, la France continue de se maintenir avec une croissance de +0,7% en 2023 et de +1,3% en 2024, contre 1,6% attendu précédemment. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a salué cette performance dans un contexte mondial difficile.
La Chine soutient la croissance mondiale
Si la France tire son épingle du jeu, le Royaume Uni voit sa croissance ralentir à -0,3% en 2023, avant un rebond 1% en 2024. De son côté, la Russie s’en sort avec une légère hausse du PIB de 0,7% malgré les sanctions internationales. La Chine, elle, devrait porter la croissance mondiale avec un PIB attendu à +5,3% cette année et +5,1% en 2024. Cette santé économique vient de la fin des mesures de restrictions sanitaires et le retour des déplacements à l’intérieur de la Chine. Le grand rival, les Etats Unis, marque le pas avec une croissance de +1,6% en 2023 et de +1,1% en 2024, contre +2,1% en 2022.
Risque de déstabilisation du secteur bancaire
Le FMI repose ses prévisions sur un faisceau de faits alarmants. D’abord la faillite de deux banques régionales américaines et le rachat forcé de Crédit Suisse par son concurrent UBS. Ces évènements pourraient provoquer un effet domino sur le secteur bancaire. On note ensuite les performances plus faibles dans certaines grandes économies. Sans oublier l’inflation, toujours plus tenace et qui n’a pas encore fini de toucher de nombreux pays. Cette situation pousse le FMI à relever sa prévision d’inflation mondiale sous-jacente pour 2023 à 5,1%, contre 4,5% prévu en janvier en raison.
Continuer de lutter contre l’inflation
L’économiste en chef de l’institution, Pierre-Olivier Gourinchas, pense que l’horizon peut se dégager à condition de prendre les bonnes mesures. Il suggère notamment de continuer d’axer la politique monétaire sur la réduction de l’inflation. Un politique que réfute toutefois bon nombre d’experts, comme Didier Maurin, fondateur du cabinet DCT (ex Didier Maurin Finance, DMF). Pierre-Olivier Gourinchas appelle également au resserrement de la politique budgétaire. Ce qui aiderait à ramener plus rapidement les taux d’intérêt réels vers un niveau naturellement bas. Par ailleurs, il presse les autorités de réglementation et de contrôle d’agir afin d’éviter que les points de fragilité financière n’ouvrent sur une véritable crise économique.