Foot : Rubiales, l’homme des scandales jamais inquiété
Le patron du foot espagnol est dans la tourmente pour avoir embrassé sans consentement une joueuse de la sélection nationale. Va-t-il démissionner comme l’y convie l’opinion ?
C’est l’homme dont d’aucuns accusent d’avoir entaché la première victoire de l’équipe féminine espagnole à la Coupe du monde. Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole du football (RFEF), est au centre de l’attention depuis le dimanche 20 août 2023.
L’homme de 46 ans est en effet accusé d’avoir eu des comportements inappropriés assimilables par beaucoup à une agression sexuelle, envers la joueuse Jennifer Hermoso. Au cœur de la polémique, un baiser sur la bouche donné par Rubiales à la joueuse en pleine cérémonie de remise des trophées.
La scène filmée par les caméras de toute la planète est devenue très rapidement virale, notamment les réseaux sociaux, provoquant des critiques au-delà de l’Espagne et du football.
Condamnations et enquête disciplinaire
De nombreuses voix toutes tendances confondues dans le pays, ont ainsi condamné un geste dévalorisant Hermoso, appelant notamment Rubiales à prendre se responsabilités. Face au tollé, celui-ci est passé à l’offensive, traitant ses détracteurs « d’idiots ».
« C’est un bisou consensuel entre deux personnes célébrant quelque chose », a déclaré Rubiales lors d’un discours prononcé quelques jours après l’incident à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la RFEF destiné à déminer le terrain.
Hermoso qui avait dans un premier temps minimisé l’incident, dément avoir donné son consentement. De quoi en rajouter à la pression sur le président de la Fédération qui refuse de démissionner. Suspendu de toute activité liée au football par la FIFA le temps d’une enquête disciplinaire, Rubiales reste inflexible.
L’heure de la disgrâce ?
Une telle attitude n’est guère étrangère à cet homme sur qui les scandales ont tendance à glisser depuis son arrivée à la tête de la RFEF en 2018. Il semble en effet jouir d’une sorte de totem d’immunité malgré les affaires peu glorieuses impliquant son nom ces dernières années.
Il est accusé en 2018 d’avoir organisé une orgie avec de multiples jeunes aux frais de la Fédération. L’affaire étayée par des témoignages de son oncle et ancien directeur de cabinet, fait depuis l’objet d’une procédure judiciaire en Espagne.
D’autres accusations visant Rubiales concernent la dilapidation des ressources de la RFEF pour des besoins personnels ou encore l’organisation polémique en 2019 de la supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite, pays décrié pour ses violations des droits de l’homme.