Des universités américaines se déchirent sur fond du conflit israélo-palestinien
Plusieurs donateurs ont décidé de couper les vivres à certaines des plus grandes universités américaines accusées de manquer de fermeté contre les attaques du Hamas.
C’est une véritable saignée financière que vivent les universités aux États-Unis depuis quelques jours. Que ce soit à la prestigieuse Harvard ou encore au non moins renommé campus de Pennsylvanie, les pertes d’argent s’accumulent.
Plusieurs anciens étudiants devenus fortunés ont annoncé ces derniers jours leur intention de mettre fin à tout soutien financier à leur université. Une mesure de représailles à la position jugée laxiste des autorités universitaires dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
Ils accusent en effet les responsables des universités concernées de n’avoir pas suffisamment condamné l’attaque perpétrée du Hamas, dont le lancement a marqué la résurgence des combats à Gaza, le 7 octobre dernier.
Des étudiants « rebelles »
Dans le cadre de l’université de Pennsylvanie par exemple, il est reproché aux responsables d’avoir soupesé leurs mots malgré une déclaration qualifiant l’attaque d’« horrible » quelques jours après le début des hostilités sur le front.
« J’ai juste été poussé à bout par l’équivoque de la réponse », a indiqué au Wall Street Journal (WSJ) David Magerman, un spécialiste des fonds d’investissement alternatifs habitué à octroyer des millions de dons à l’université chaque année.
À Harvard objet des mêmes reproches de la part d’anciens apprenants, une lettre ouverte a jeté le feu aux poudres et contribué à crisper davantage les relations et l’école et ses donateurs.
Signé par plus d’une trentaine d’actuels étudiants, le document prenant le contre-pied des autorités, refuse de rejeter la responsabilité des violences en cours dans la Gaza sur le Hamas.
Accusation de « gauchisation » et liberté d’expression
La lettre pointe notamment le rôle d’Israël sur les territoires occupés de la Palestine dans l’escalade militaire en cours, avec son lot de morts. De quoi provoquer l’ire de nombreux anciens étudiants. La présidente Claudine Gay s’est ainsi vue accusée de connivence avec ces apprenants « rebelles ».
Pour de nombreux anciens étudiants désormais fâchés contre leur Alma mater, la situation actuelle représente la goutte d’eau qui a déborde vase, à en croire des témoignages recueillis par le WSJ. Les universités sont en effet de plus en plus accusées d’avoir amorcé un virage de gauche.
Dans une Amérique marquée par le trumpisme, une telle accusation n’a rien d’étonnant. Qu’en est-il du droit à la liberté d’expression duquel pourraient se revendiquer les accusateurs de l’État d’Israël ? Peut-on encore le condamner sans risquer d’être affublé d’antisémitisme ?