France : Rachida Dati renvoyée des Républicains
L’entrée dans le gouvernement d’Emmanuel Macron, de la nouvelle ministre de la Culture, est désapprouvée par sa famille politique.
« Elle s’est placée en dehors de notre famille politique. Elle ne fait désormais plus partie des Républicains ». C’est par ces termes qu’Éric Ciotti, président du principal parti de la droite française, a acté dans un communiqué publié jeudi 11 janvier dernier, l’exclusion de sa camarade Rachida Dati.
En cause, la nomination de cette dernière en qualité de ministre de Culture, dans le gouvernement de Gabriel Attal, nouveau locataire de Matignon. Un acte perçu par Ciotti comme non conforme à la politique du parti Les Républicains (LR).
« Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret », indique le député à l’Assemblée nationale, alors que les LR ont plus que flirté avec le pouvoir d’Emmanuel Macron et son parti, Renaissance, depuis le premier quinquennat de ce dernier.
Une droite vampirisée
Plusieurs personnalités dites de droite se sont ainsi retrouvées au sein de cette majorité présidentielle particulièrement habile dans le débauchage politique. À tel point que certains ont longtemps parlé d’une logique de vampirisation de la droite par le chef de l’État.
À preuve, ce gouvernement de Gabriel Attal est décrit comme de droite au regard du profil de ses différents membres. D’où des questionnements à propos de cette opposition dont se réclame Ciotti.
« Il y aura bientôt plus de cadres LR au gouvernement, qu’au sein de la direction des Républicains ! », a d’ailleurs commenté Renaud Muselier, président de la région Sud, lui aussi ancien transfuge du parti de droite au sein du parti présidentiel.
Avenir en question
Bien que Dati ait réaffirmé dès sa nomination au gouvernement, son appartenance au des Républicains, cette exclusion annoncée ne semble pas la contrarier outre-mesure. Elle qui a ouvert la porte à une collaboration avec la majorité il y a plusieurs mois déjà.
« J’attends mon OQTF des LR« , a déclaré avec humour, la ministre de la Culture sur RTL, mercredi 17 janvier, faisant référence à une Obligation de quitter le territoire français que devrait lui délivrer le chef de file des Républicains.
Reste que son renvoi du parti pourrait perturber ses ambitions pour Paris, dont elle déclare vouloir briguer la mairie. D’autant que la maire du 7e arrondissement quitte également la tête du groupe LR et apparenté du Conseil de Paris.