Festival d’Avignon : le monde du spectacle inquiet pour son avenir
Le 78e Festival d’Avignon a démarré le samedi 29 juin, à la veille du 1er tour des législatives en France. Alors que le Rassemblement National est plus que jamais aux portes du pouvoir, le monde du spectacle vit dans la crainte. Il redoute des mesures catastrophiques pour le théâtre.
Le Rassemblement National (RN) est arrivé en tête du 1er tour des législatives le dimanche 30 juin, avec 33% des circonscriptions remportées. S’il gagnait encore au second tour, prévu ce 7 juillet, le parti d’extrême droite prendrait la tête du gouvernement, avec Jordan Bardella comme premier ministre. Il aurait alors tout le loisir de dérouler son programme considéré comme dangereux par la démocratie et les libertés.
Le monde du spectacle craint le Rassemblement National
Face à cette sombre perspective, les syndicats de travailleurs, les étudiants les ONG et les partis politiques appellent à faire barrage au RN. Le monde de la culture s’y met aussi, avec notamment l’industrie des jeux vidéo, du cinéma et de la musique qui ont pris position contre l’ultradroite. L’univers du théâtre ne veut pas rester en marge de cette mobilisation. Le samedi dernier, à l’occasion de l’ouverture du Festival d’Avignon, il a exprimé ses craintes sur une possible victoire du parti de Marine Le Pen.
La situation actuelle est déjà problématique
Rassemblés au Palais des Papes, les principaux syndicats du spectacle vivant ont souligné la « portée citoyenne » de cette d’une 78e édition très « atypique ». Selon eux, ces élections législatives sont cruciales pour la démocratie en France, mais aussi en Europe et dans le monde. Jordan Bardella menacerait la liberté de création et d’expression, et pourrait privatiser leur activité. Mais il n’est pas le seul problème. En effet, les politiques actuelles sont déjà problématiques.
Une politique de casse et de réductions des subventions
Ghislain Gauthier, secrétaire général de CGT Spectacles note que les services publics, dont fait partie le spectacle vivant, font déjà face à « une politique de casse, de réductions de moyens et un sentiment d’abandon ». En raison des baisses de subventions, les acteurs du 6e art peinent à monter des spectacles depuis quelques années. Il y a aussi des craintes sur certaines mesures impopulaires de l’exécutif, comme la réforme des retraites, que Gabriel Attal promet de suspendre. L’exécutif avait imposé ce texte à coups de 49.3.
Le monde du spectacle prévoit un rassemblement interprofessionnel ce mercredi
Face à la situation actuelle, les intermittents du spectacle jugent vital de trouver des solutions concrètes afin de procéder à une refonte des modèles à bout de souffle. Ils promettent aussi de « devenir des poches de résistance » après le 7 juillet, quel que soit le vainqueur de ces législatives. Déjà ce mercredi, un grand rassemblement interprofessionnel est prévu Place de l’Horloge. Du côté des politiques, on appelle à un large rassemblement des partis contre le RN. Cela se matérialisera par des désistements des uns au profit des autres.