Kamala Harris attend son heure, dans l’ombre de Joe Biden en difficulté

Les interrogations croissantes sur la capacité de Joe Biden à battre Donald Trump jettent une lumière nouvelle sur sa vice-présidente, de plus en plus adoubée par certains responsables démocrates.

Toujours empêtré dans les retombées de son débat raté face à Donald Trump plus de dix jours après, Joe Biden peine à lever les doutes sur ses aptitudes physiques dans la perspective d’un nouveau mandat, malgré de nombreuses professions de foi.

Pendant ce temps, la possibilité d’une alternative incarnée par sa vice-présidente Kamala Harris prend de l’ampleur. Membre du ticket présidentiel face à la candidature de Donald Trump, cette dernière se trouve dans une position délicate.

Elle doit notamment éviter de paraître impatiente ou opportuniste face aux difficultés du président. « Écoutez, Joe Biden est notre candidat. Nous avons battu Trump une fois, et nous allons le battre à nouveau. Point final« , a-t-elle ainsi rétorqué la semaine dernière au milieu des appels au retrait du candidat sortant.

Des atouts certains

Mais en coulisses, les démocrates s’activent pour trouver une solution de rechange viable, même si Joe Biden refuse catégoriquement de jeter l’éponge. À cet effet, le Wall Street Journal révèle que de hauts responsables du parti militent activement pour Kamala Harris, décrite comme « la seule issue réaliste à cette impasse ».

À 59 ans, l’ancienne gouverneure de Californie donnerait un coup de fraîcheur à la campagne présidentielle, à l’heure où Biden (81 ans) et Trump (78 ans) sont tous les deux perçus comme trop âgés pour le bureau ovale.

Première femme vice-présidente des États-Unis et première personne de couleur à occuper ce poste, elle représenterait un atout pour mobiliser l’électorat noir. Kamala Harris a par ailleurs l’avantage de pouvoir disposer du trésor de guerre financier amassé par l’équipe de Joe Biden, en cas de désistement de ce dernier.

Une stature en question

Ce point pourrait s’avérer particulièrement déterminant face à d’autres potentiels prétendants tels que le gouverneur de Californie Gavin Newsom, le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker, sa collègue du Michigan Gretchen Whitmer ou encore le secrétaire aux Transports Pete Buttigieg.

De nombreux observateurs la favorisent également face à toute autre figure démocrate en raison du timing. À moins de quatre mois de la présidentielle, ouvrir la voie à une consultation afin de remplacer Biden pourrait conduire à une lutte acharnée entre prétendants. De quoi fragiliser le parti.

Mais Kamala Harris peine toujours à convaincre de sa stature présidentielle, à en croire de nombreux analystes. Incapable de sortir de l’ombre du président, elle est créditée d’un bilan mitigé sur des questions comme l’immigration et le droit de vote notamment. Même si son leadership à propos du droit à l’avortement est salué.

Selon la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, Biden a désigné Harris à la vice-présidence car « elle incarne l’avenir du parti ». L’heure serait-elle venue ?

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