Tabac : baisse des recettes publiques, malgré la hausse des taxes
En dépit de la hausse des taxes, la vente de tabac devrait rapporter à l’Etat 400 millions d’euros de moins que prévu initialement. Les recettes sont estimées à 13,6 milliards d’euros cette année. Cette baisse s’explique par un recul des ventes avec 650 millions de paquets de cigarettes écoulés par les buralistes au premier trimestre. C’est 100 millions de moins qu’à la même époque en 2023.
Selon le ministère de l’Economie et des Finances, l’Etat devrait récupérer cette année 13,6 milliards d’euros (hors TVA) de droits de consommation sur les produits du tabac. C’est 400 millions d’euros de moins que prévu initialement. Bercy confirme ainsi une information relayée par le quotidien économique Les Echos.
Les taxes sur les produits du tabac n’ont pas atteint leur objectif
En septembre dernier, la Commission des comptes de la Sécurité sociale espérait pourtant que les taxes sur les produits du tabac, qui représentent environ les deux tiers du prix d’un paquet de cigarettes, feraient bondir les recettes de l’Etat, avec la TVA prévue rapporter trois milliards et demi d’euros. Mais c’est raté, et cela après trois années de tassement consécutives au pic de 2020.
Un repli de près d’un quart du volume de cigarettes
D’après Les Echos, cette évolution à la baisse des revenus liés au tabac est due au repli des ventes, avec 650 millions de paquets de cigarettes écoulés par les buralistes au premier trimestre. Soit 100 millions de moins qu’à la même époque un an plus tôt. Les dernières données des douanes, publiées en juin 2024, relèvent également une baisse de 23,33 % sur un an du volume de cigarettes vendues chez les buralistes en France continentale, et de 26,61 % pour celui du tabac à rouler.
Une série de hausse sur les prix du tabac ces dernières années
Le manque à gagner pour l’Etat intervient en dépit de la hausse de prix du tabac en 2024. En effet, les tarifs ont crû de jusqu’à 1,50 euro par paquet à cause de l’inflation. En 2023, le prix du paquet de cigarettes s’élevait à 11 euros. Il est ensuite passé à 12 euros cette année. L’augmentation devrait atteindre 13 euros d’ici à 2027, conformément au plan antitabac du gouvernement présenté fin novembre dernier.
La Confédération des buralistes inquiète de la baisse des ventes
A cause de ces hausses successives, le marché du tabac a baissé de 1,1 % en valeur et de 7,9 % en volume l’année dernière. C’est une bonne nouvelle pour la santé des Français, mais pas pour les vendeurs. Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, évoque une situation critique. Selon lui, il est temps d’agir en instaurant un gel des hausses de prix des tabac, tout en luttant contre le problème des trafics, de l’insécurité mais aussi des prix dans les pays voisins.
Pour une génération débarrassée du tabac dès 2032
Du côté de l’Etat, qui cherche pourtant de l’argent pour réduire son déficit, la hausse des prix est bien la mesure la plus efficace contre le tabagisme. Grâce à son programme national de lutte contre le tabac (PNLT), il souhaite relever le défi d’une génération sans tabac dès 2032. Outre l’augmentation des tarifs, ce plan passe par une extension des espaces sans tabac et l’interdiction des puffs. Pour les acteurs de l’économie du tabac, notamment les buralistes, l’exécutif prévoit un accompagnement pour transformer leur métier.