Le scoop qui a valu le licenciement à une journaliste de Bloomberg

Le célèbre média financier aurait mis à la porte une des membres de sa rédaction pour avoir publié « prématurément » un article sur le dernier échange de prisonniers entre les États-Unis, la Russie et l’Allemagne.

Licencier pour avoir fait son travail ? C’est ce que pourrait traduire la situation de Jennifer Jacobs. La désormais ancienne correspondante de Bloomberg à la Maison Blanche vient d’être licenciée pour avoir révélé une… information.

Le sujet ? L’échange de prisonniers intervenu entre Washington et Moscou, jeudi 1er août. Au nombre des personnes libérées figurent 16 détenues en provenance de Russie, de Biélorussie, contre 10 Russes incarcérés aux États-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège.

De quoi susciter la qualification d’« exploit de la diplomatie et de l’amitié » de la part du président américain Joe Biden. Cet échange décrit par ailleurs comme le plus important entre Russes et Américains depuis la guerre froide et impliquant Evan Gershkovich du Wall Street Journal aura cependant semé la zizanie au sein de la rédaction de Bloomberg.

« Violation flagrante des normes éditoriales »

Le média spécialisé dans la finance a dû en effet se répandre en excuses, quatre jours après la publication de l’information.

« Jeudi dernier, nous avons publié de manière prématurée un article sur la libération d’Evan Gershkovich et des autres prisonniers, ce qui aurait pu mettre en danger l’échange négocié qui les a libérés« , a écrit John Micklethwait, le rédacteur en chef, dans une lettre adressée au personnel et consultée par The Guardian.

Il s’agit selon le responsable de la rédaction, d’une « violation claire des standards éditoriaux qui ont fait la réputation de crédibilité » du journal. « Suite à une enquête complète menée ces derniers jours par notre responsable des standards éditoriaux, nous avons pris des sanctions disciplinaires contre plusieurs personnes impliquées et nous allons revoir nos processus pour nous assurer que de tels manquements ne se reproduisent« , a-t-il ajouté.

Des questions sans réponse

Alors que le New York Magazine et le Washington Post évoquent le licenciement Jennifer Jacobs, cette dernière nie tout acte contraire des normes éditoriales.

« À aucun moment je n’ai fait rien qui soit incompatible avec l’embargo de l’administration ou qui puisse mettre en danger quiconque », a-t-elle écrit sur X, ajoutant avoir travaillé « main dans la main avec mes rédacteurs en chef » sur le sujet.

De quoi s’interroger sur la chaîne de responsabilité ayant conduit à cette situation. Jennifer aurait-elle été virée seule ? Quid des personnes à l’origine de la validation de la publication de l’article ?

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